mercredi 29 août 2012

And much much more... La fin

Ce midi en sortant du déjeuner, il m'est apparu évident qu'on vit la fin d'un temps, celle du "and much much more" des pubs américaines.
Le problème est simple : les ressources matérielles se raréfient, et les humaines se multiplient. Du coup, il faut donner plus avec moins.
D'où cet excès dans les missions aussi nombreuses et variées qu'inutiles. Il s'ensuit un gaspillage astronomique de ressources en tout genre: énergie, temps, argent; et cette impression aussi floue que tenace qu'on marche sur la tête, qu'on est dans un enfumage permanent et entretenu par un modèle qui nous dépasse et qu'on soutient malgré nous, tout simplement parce qu'on en dépend.
La clé serait là: ne plus dépendre du modèle "and much much more".
Alors comme toute solution commence par un diagnostic, je (me) propose d'écrire des situations "and much much more" AMMM, comme VDM pour vie de merde.

Allons-y pour le premier AMMM.
C'est une étude qui a été commanditée par une banque, elle coûte 90k€ en coûts externes, sans doute autant en coûts internes, donc un travail de 180k€.
2 directions sont responsables de cette étude et la cofinancent, tandis que toutes les autres directions sont consultées. L'enjeu est d'avoir leur cible pour les années à venir.
Premier AMMM: le reporting comptabilise 60M€ officiellement, officieusement 100M€; après l'étude, les directions espèrent intégrer les 40M€ reniés pour avoir un poids plus important. En attendant, l'entreprise n'y gagnera rien car il suffit que la cible ne soit pas adaptée pour accueillir ces 40M, ce qui est hautement probable puisqu'on part dès le début en les reniant; en revanche, la direction bénéficiaire espère déployer un outil qui va justifier le maintien de son personnel (40p), voire l'agrandir.
Ce qui est cocasse, c'est que tout le monde le sait, plus ou moins précisément, mais on collabore, dans une lâcheté aussi vraie que fatale. Pourtant, c'est parti, comme souvent, d'une bonne intention, celle de mutualiser les usages et les coûts suite à une fusion. Mais la récompense étant basée sur l'AMMM, c'était juste prévisible.
C'est aussi une raison pour laquelle je crois que les études qui soustraient la dimension organisationnelle sont orphelines de sens, sont quelque part fausses dès le début, puisqu'elles veulent apporter une solution principale aux problèmes secondaires..
Autre syndrôme AMMM: le poids des livrables, c'est tout de même incroyable qu'on exige AMMM à la production, mais tout le contraire à la consommation; on vit une vraie schizophrénie socio-économique; on exige plus à manger, et moins à digérer.
AMMM

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